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Exposition ''Wird'' de Bruno Hadjih...Un régal pour l’esprit

L'inauguration de l’exposition « Wird » a eu lieu, ce vendredi 18 février 2022, en présence de plusieurs artistes, à la galerie d'art 32 Bis.

"Wird" est, en effet, une exposition photographique et vidéo de l’artiste franco-algérien Bruno Hadjih accompagnée d’une installation sonore du musicien tunisien, Imed Alibi.

Dans le soufisme, le Wird est la pratique par laquelle une voie mystique se différencie d’une autre.

Le wird permet de transmettre le secret qui attachera le maître à son élève. Le wird est un ensemble d’incantations, de prières et de respirations qui mène au Hal, à l’absolue.  Le Hal est l’extinction de soi dans l’autre.

L’expérience soufie dépasse les clivages que la société met en place. Les problématiques identitaires s’annulent.

S’exprimant au micro de radio Mosaïque FM, Hadjih a déclaré que Wird vient d’un verset du Coran selon la manière par laquelle il est récité, selon la manière selon laquelle on respire, précisant que chaque Wird correspondant à une confrérie.

En ce qui concerne l’impact du soufisme sur sa vie, Hadjih a affirmé qu’il n’est pas soufi mais qu’il travaille sur cette démarche spirituelle.

« Le soufisme m’a permis de découvrir l’universalité et de s’ouvrir sur l’autre », a-t-il noté.

En réponse à la question sur « la fusion entre la photographie et la musique », Hadjih a fait savoir qu’il a découvert Imed Alibi en Tunisie.

« Le soufisme a tout le temps été accompagné de musique… l’intonation de Dhikr..la poésie du Corant.. la récitation du Wird… La musique mène à la transe et le Dhikr aussi. Ce sont deux dimensions de deux médiums différents qui se rejoignent finalement à une espèce de bulle métaphysique qui mène à cette transe », a expliqué l’artiste, estimant que le soufisme et la musique font partie l’un de l’autre pour ne faire qu’un seul corps.

Selon lui, la musique de Imed Alibi est une musique qui habille à merveille son exposition surtout avec les vibrations qui découlent de l’espace « 32 bis »..un régal bonheur, selon ses dires.

Origine du projet :

Pour Hadjih, le schéma de la représentation avait commencé à se dessiner à Montreuil.

"Dans ces lieux impersonnels et insignifiants, j’ai compris qu’il n’est pas nécessaire d’aller loin pour rencontrer ce qui est proche", a-t-il relaté, précisant : " Pendant 20 ans, j’ai continué à les fréquenter et à fixer leur présence".

La rencontre avec une famille qui l'avait logé lors d’une panne de voiture sur les Hauts-plateaux en Algérie, consiste pour lui l'origine de ce projet.

Il s'agit, selon lui, d'une rencontre décisive.

"Lors de nos conversations, je fus frappé par leur disponibilité, et la chaleur bienveillante qui s’en dégageait. Ils ne sont ni inquisiteurs sur ma pratique religieuse, ni outrés d’apprendre mon athéisme. A la fin de mon séjour, ils m’ont appris qu’ils étaient soufis. La suite est une succession de rencontres, en France, ou durant mes voyages », explique l’artiste.
Et d’ajouter : "Si au départ j’avais une approche documentaire du sujet, je me suis rendu compte rapidement de la limite de la démarche."

Bruno Hadjih affirme, par ailleurs, que la réflexion sur la représentation dudit sujet lui a pris beaucoup de temps. 

Il définit, dans ce contexte, le soufisme comme étant "la représentation de l’égo dans une position verticale, ascensionnelle, dont l’aboutissement est l’extinction de cet égo dans l’autre". 

Biographie de Bruno Hadjih 

Bruno Hadjih est né en Kabylie en Algérie. Il vit et travaille entre Paris, le Gers et le Sahara. 

Après des études de sociologie, il s’oriente vers la photographie documentaire, plasticienne. 

Ses travaux portent particulièrement sur la redéfinition des espaces décrits comme intangible, espace mental, espace géographique.

Depuis plus de 21 ans, il mène une réflexion sur le soufisme : WIRD.

Il est aussi auteur et réalisateur de documentaires : AT(H)OME en 2013, Wird en 2020 et Ziara en 2020.

Travail journalistique par Samia Hammi 

Article rédigé par Dorsaf Lâameri

Montage par Dhia Yahia 

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